On désigne sous le nom de « littérature johannique » cinq livres de la Bible : l’Evangile selon Jean, les trois épîtres de Jean et l’Apocalypse. Johannique est tout simplement l’adjectif qui dérive de Jean. La question est cependant de savoir qui est Jean ? Différentes hypothèses sont possibles.
Avant d’aborder la question, il est intéressant de citer un texte assez ancien tiré des Exégèse des discours du Seigneur de Papias de Hiérapolis.
« Si quelque part arrivait quelqu’un qui avait vécu dans la compagnie des presbytres, je m’informais des paroles des presbytres : ce qu’ont dit André ou Pierre, ou Philippe, ou Thomas, ou Jacques, ou Jean, ou Matthieu, ou quelque autre des disciples du Seigneur; et ce que disent Aristion et le presbytre Jean, disciples du Seigneur » (1)
Papias était le responsable de l’évêque de Hiérapolis au milieu du 2e siècle. Son témoignage est donc très précieux. Nous constatons qu’il distingue deux Jean. Un premier qui semble être un des apôtres, et qui serait alors le Jean fils de Zébédée dont parlent les évangiles, et un second, Jean le Presbytre, qui est aussi « disciple du Seigneur », mais qui n’est pas l’un des Douze.
De ce fait différentes hypothèses ont pu être proposées :
- Certains estiment que les cinq livres sont de Jean l’apôtre.
- D’autres que certains livres sont de Jean l’apôtre, tandis que d’autres seraient de Jean le Presbytre. Différentes variantes existent. On peut attribuer l’Evangile et la première épître à Jean l’Apôtre et les deux autres épîtres et l’Apocalypse à Jean le Presbytre. On peut aussi attribuer l’Evangile et les trois épîtres à Jean l’apôtre et l’Apocalypse à Jean le Presbytre.
- On peut aussi considérer que l’attribution à Jean est « apocryphe » (fausse) et que ces livres, en particulier l’évangile, ont pu être écrits par d’autres personnes. De nombreux noms ont pu être proposés.
- Enfin, et c’est à cette dernière hypothèse que je me rallie, on peut considérer que les cinq livres ont été rédigés par Jean le Presbytre.
Parmi, les différentes propositions, celle-ci est peut-être la moins connue. Cependant, il me semble qu’il y a des éléments historiques pertinents qui peuvent nous conduire à cette conclusion. C’est ce que je présenterai dans un prochain article, lorsque j’aborderai la question de l’auteur et du but de l’Apocalypse.
Note
(1) Eusèbe de Césarée, Histoire Ecclésiastique, III, 39, 4.
Version vidéo