Nous avons vu dans les articles précédents les grandes étapes de l’histoire humaine, depuis la création jusqu’au ministère de Jean le Baptiste, en passant par le don de la Loi, la royauté davidique et l’exil babylonien. Toutes ces grandes étapes ont permis de préparer la venue de la personne centrale de l’histoire humaine : Jésus.
Une foi ancrée dans l’histoire
Les premières confessions de foi chrétiennes ont toujours inclus des repères historiques, comme « crucifié sous Ponce Pilate ». Pourquoi une telle insistance ? Précisément parce que la foi chrétienne n’est pas une philosophie atemporelle, mais est directement liée à l’histoire. Jésus est venu au moment choisi par Dieu :
« Mais, lorsque les temps ont été accomplis, Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme, né sous la loi » (Galates 4:4) (1)
La vie de Jésus
Sa naissance
Jésus est né à Bethlehem quelques années « avant lui-même », probablement aux alentours de 8 ou 7 av. J.-C. Ce décalage chronologique est du à l’erreur de calcul d’un moine, qui somme toute n’est pas bien grave.
Au moment de sa naissance, toute la famille de Jésus a fui en Egypte pour échapper au massacre organisé par Hérode le Grand. Celui-ci, apprenant des mages d’Orient que le « roi des Judéens venait de naître », avait en effet ordonné de tuer tous les nouveaux nés. Jésus a donc passé ses premières années en Egypte, où il a certainement pu apprendre le grec (2), avant de revenir avec sa famille en terre d’Israël. Après ce retour, les parents de Jésus ne se sont pas installés en Judée, mais en Galilée, à Nazareth plus précisément.
Le ministère de Jésus
Jésus commence son ministère à l’âge d’environ 30 ans. Ce ministère est inauguré par son baptême où il est oint du Saint-Esprit (Luc 3 : 21-22). Après son baptême, il est emmené 40 jours dans le désert durant lesquels il est tenté par le diable. Après avoir surmonté ces tentations, il commence sa prédication et rassemble ses disciples. Le ministère de Jésus peut être résumé par ces quelques mots :
« Mais Jésus leur dit : Il faut aussi que j’annonce aux autres villes la bonne nouvelle du royaume de Dieu ; car c’est pour cela que j’ai été envoyé. » Luc 4:43
Jésus était donc là pour annoncer une bonne nouvelle (en grec : évangile). Mais quelle est cette bonne nouvelle ? Les évangélistes nous parlent du « Royaume de Dieu ». Depuis longtemps, les Israélites attendaient la venue d’un chef : le Messie (« le oint ») pour rétablir le Royaume d’Israël, or la bonne nouvelle c’est que le Messie est enfin arrivé : c’est Jésus. C’est pour cela que les chrétiens l’appellent : Jésus-Christ. Christ est la traduction grecque du mot messie.
Le message de Jésus
La révélation du Père
Nous avions vu que, tout au long de l’histoire, Dieu se révélait sous différents noms. Avant Jésus, on a pu noter trois étapes : Elohim, El-Shaddaï et YHWH. Avec sa venue, Jésus nous conduit à la dernière étape de la révélation :
« Voici donc comment vous devez prier: Notre Père qui es aux cieux ! Que ton nom soit sanctifié… » (Matthieu 6 : 9)
Jésus nous apprend à considérer Dieu comme notre Père. Cette paternité existait depuis la création, puisqu’Adam est qualifié de « fils de Dieu », elle avait néanmoins été oubliée depuis la chute, puisqu’Adam avait fui loin de Dieu.
Jésus et la Loi
Depuis Moïse, les Hébreux étaient soumis à une Loi très dure. On croit souvent que Jésus a assoupli cette Loi, l’a rendue plus facile. En réalité, c’est exactement le contraire. Voici l’extrait d’un de ses discours (Matthieu 5). Le texte est un peu long, mais il vaut la peine d’être lu en entier pour bien comprendre le message de Jésus :
« Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes ; je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir. Car, je vous le dis en vérité, tant que le ciel et la terre ne passeront point, il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre, jusqu’à ce que tout soit arrivé. Celui donc qui supprimera l’un de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire de même, sera appelé le plus petit dans le royaume des cieux ; mais celui qui les observera, et qui enseignera à les observer, celui-là sera appelé grand dans le royaume des cieux. Car, je vous le dis, si votre justice ne surpasse celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez point dans le royaume des cieux.
Vous avez entendu qu’il a été dit aux anciens : Tu ne tueras point ; celui qui tuera mérite d’être puni par les juges. Mais moi, je vous dis que quiconque se met en colère contre son frère mérite d’être puni par les juges ; que celui qui dira à son frère: Raca ! mérite d’être puni par le sanhédrin ; et que celui qui lui dira: Insensé ! mérite d’être puni par le feu de la géhenne. Si donc tu présentes ton offrande à l’autel, et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande devant l’autel, et va d’abord te réconcilier avec ton frère ; puis, viens présenter ton offrande. Accorde-toi promptement avec ton adversaire, pendant que tu es en chemin avec lui, de peur qu’il ne te livre au juge, que le juge ne te livre à l’officier de justice, et que tu ne sois mis en prison. Je te le dis en vérité, tu ne sortiras pas de là que tu n’aies payé le dernier quadrant.
Vous avez appris qu’il a été dit : Tu ne commettras point d’adultère. Mais moi, je vous dis que quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son cœur. Si ton œil droit est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi ; car il est avantageux pour toi qu’un seul de tes membres périsse, et que ton corps entier ne soit pas jeté dans la géhenne. Et si ta main droite est pour toi une occasion de chute, coupe-la et jette-la loin de toi ; car il est avantageux pour toi qu’un seul de tes membres périsse, et que ton corps entier n’aille pas dans la géhenne.
Il a été dit : Que celui qui répudie sa femme lui donne une lettre de divorce. Mais moi, je vous dis que celui qui répudie sa femme, sauf pour cause d’infidélité, l’expose à devenir adultère, et que celui qui épouse une femme répudiée commet un adultère.
Vous avez encore appris qu’il a été dit aux anciens : Tu ne te parjureras point, mais tu t’acquitteras envers le Seigneur de ce que tu as déclaré par serment. Mais moi, je vous dis de ne jurer aucunement, ni par le ciel, parce que c’est le trône de Dieu ; ni par la terre, parce que c’est son marchepied ; ni par Jérusalem, parce que c’est la ville du grand roi. Ne jure pas non plus par ta tête, car tu ne peux rendre blanc ou noir un seul cheveu. Que votre parole soit oui, oui, non, non ; ce qu’on y ajoute vient du malin.
Vous avez appris qu’il a été dit : œil pour œil, et dent pour dent. Mais moi, je vous dis de ne pas résister au méchant. Si quelqu’un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l’autre. Si quelqu’un veut plaider contre toi, et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau. Si quelqu’un te force à faire un mille, fais-en deux avec lui. Donne à celui qui te demande, et ne te détourne pas de celui qui veut emprunter de toi.
Vous avez appris qu’il a été dit : Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi. Mais moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent, afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes. Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Les publicains aussi n’agissent-ils pas de même ? Et si vous saluez seulement vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? Les païens aussi n’agissent-ils pas de même ?
Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait. »
Nous voyons tout au long du discours la répétition d’une même formule : « il a été dit … mais moi je vous dis ». Contrairement aux scribes, Jésus ne s’appuyait pas sur la tradition des anciens, mais donnait des ordres de sa propre autorité. Dans ce discours, il reprend des commandements de la Loi de Moïse mais en approfondissant leur sens. Vous remarquerez qu’à chaque fois le changement introduit par Jésus rend le commandement plus difficile à respecter. Enfin, il faut souligner la conclusion de Jésus : « Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait » qui résume sa mission : appeler les hommes à la perfection.
Conclusion : L’image d’un Dieu Parfait
En effet, nous avons vu tout au début de la série que Dieu nous avait créé à son image et que le but de l’homme était de devenir héritier de Dieu. Si la chute a retardé cela, Dieu n’a jamais renoncé à son plan.
La question que nous pouvons nous poser est : comment cela est-il possible ? Mais Jésus apporte lui-même la réponse : « Ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu. » (Luc 18 : 27). C’est ce que nous verrons dans le prochain article.
Notes
(1) : Article à consulter : Trois bonnes raisons de s’intéresses à l’histoire (article à venir)
(2) : Article à consulter : La langue des Judéens à l’époque de Jésus