Il y a deux ans, au début de ce second blog (didascale.com), j’avais commencé une série d’articles pour présenter mon parcours personnel. Je n’avais cependant jamais été au bout de cette série.
Au sein du monde universitaire, il y a un grand débat sur le rapport entre le chercheur et son objet d’étude. Le chercheur doit-il cacher ses opinions personnelles au nom d’une objectivité idéale ou doit-il au contraire clairement les afficher pour être « transparent » vis-à-vis de ceux qui consultent son travail ? Sans jeter l’anathème sur les tenants de la première position, je suis clairement favorable à la seconde.
Ce blog étant de plus en plus lu par des gens qui ne me connaissent pas forcément, il me paraît important de présenter clairement qui je suis. En effet, les thèmes que j’aborde et la manière dont je le fais sont étroitement liés à mon propre parcours. C’est donc pour cette raison que j’ai choisi de reprendre et compléter cette série qui sera composée de quatre articles.
Dans ce premier article d’introduction, je reviendrai d’abord sur mon parcours personnel, avant d’évoquer, dans les articles suivants, les trois grandes étapes de mon cheminement : pourquoi je suis monothéiste (première partie), pourquoi je suis chrétien (deuxième partie), pourquoi je suis protestant (troisième partie).
Première partie : L’héritage familial
Le contexte familial
Il est tout d’abord important de situer le cadre familial, qui joue sans aucun doute un rôle important dans la vie d’un individu. Mon père vient d’une famille de tradition catholique, mais non-pratiquante et plutôt proche des milieux communistes. Ma mère a des origines bouddhistes (Vietnam), mais sa grand-mère s’est convertie au catholicisme en arrivant en France. Cette conversion est cependant plus due à la tradition qu’à la conviction, et elle n’a jamais éduquée sa fille (ma grand-mère) religieusement. Ma mère a toujours eu un intérêt pour la spiritualité, cherchant dans sa jeunesse plutôt du côté des sagesses/religions orientales et elle est allée jusqu’à prendre des cours de tibétain pour découvrir le bouddhisme.
Mes parents se sont rencontrés assez tardivement, aux alentours de 40 ans, et ont ensuite cheminé ensemble en se rapprochant du christianisme. Ils ont d’abord rejoint les milieux catholiques charismatiques (les « chachas » pour les intimes) et se sont mariés à la cathédrale Saint-Louis de Versailles. Ils ont ensuite été membres d’une « megachurch » pentecôtiste et c’est à ce moment là que je rentre en scène.
Les premières années (0-8 ans)
Je suis donc né au sein d’un milieu pentecôtiste et j’ai passé mes premières années dans une mégachurch, la Parole de Foi pour être précis, dirigée à l’époque par le pasteur Selvaraj Rajiah.
Le pentecôtisme est un mouvement néo-protestant apparu à la fin du 19e début et au début du 20e siècle. Il tire son nom du récit de la Pentecôte mentionné au début des Actes des apôtres. Ce mouvement accorde en effet une très grande importance au « baptême du Saint-Esprit » et à ses manifestations visibles dont le « parler en langue ». Ces mouvements sont aussi très expressifs (certains diront exubérants) dans leurs pratiques cultuelles. La louange est très moderne, on utilise des guitares électriques, des batteries, les gens dansent, sautent, crient, parfois se roulent par terre. Les Eglises sont souvent très grandes et réunissent chaque dimanche de nombreux fidèles. Les cultes peuvent durer parfois plusieurs heures (souvent 2 ou 3, parfois 5 ou 6). Ces pratiques spectaculaires ne manquent pas d’attirer aussi les journalistes à la recherche du « sensationnel » et se sont donc souvent des Eglises pentecôtistes qui sont présentées lors des reportages télés sur les Eglises évangéliques. Cette confusion ne manque pas d’agacer les autres évangéliques, qui sont parfois très anti-pentecôtistes.
D’un point de vue scolaire, un évènement important s’est produit à ce moment. En France, l’école est divisée en différents cycles. Après l’école maternelle, il y a l’école élémentaire qui dure normalement cinq ans (CP, CE1, CE2, CM1, CM2) mais au lieu de faire l’école en cinq ans, je ne l’ai faite qu’en deux ans puisque j’ai effectué les trois premières classes (CP, CE1, CE2) la première année, puis les deux dernières classes (CM1 et CM2), la seconde année. Je suis donc arrivé au collège (en 6ème) avec trois ans d’avance (j’avais 8 ans au lieu de 11 ans).
Dès cette époque, j’étais très zélé pour l’Evangile. Je me souviens par exemple que l’on m’avait appris à l’Eglise que Pokémon voulait dire « démon de poche » et que ce jeu (très à la mode à ce moment là) était diabolique et dangereux. J’avais donc organisé, avec l’aide de mon meilleur ami, une campagne dans notre école primaire pour collecter les cartes pokémon et les détruire. Cela n’avait cependant pas été un grand succès.
Deuxième partie de mon enfance (8-14 ans)
Alors que j’avais huit ans, mes parents ont finalement rejoint une assemblée de frères. Dans le monde évangélique, les assemblées de frères sont l’exact opposé des Eglises pentecôtistes. Ici aucune manifestation extravagante, bien au contraire. Les chants se font a capella ou accompagnés d’un instrument « léger », un piano par exemple. Les assemblées sont beaucoup moins nombreuses, une assemblée de 100 personnes est considérée comme une « grande assemblée », et les cultes sont calmes, sobres et austères. D’un point de vue théologique, les frères ne croient pas que les charismes mentionnés par l’apôtre Paul soient encore valables aujourd’hui. Ils adhèrent à une position cessationiste : les dons évoqués par l’apôtre Paul (miracles, prophéties, guérisons, etc.) ont cessé depuis la fin de l’âge apostolique (à la fin du 1er siècle).
Durant cette période, j’ai fréquenté deux Eglises différentes mais qui avaient un fonctionnement semblable, aussi bien dans la doctrine que dans la pratique.
Personnellement, j’ai toujours été un enfant assez sage et mon tempérament me rend naturellement plus proche de cette deuxième façon de vivre la foi chrétienne. Je suis plutôt calme et assez peu expressif, et surtout, j’évite les manifestations émotionnelles trop visibles. En revanche, je lisais beaucoup la Bible, surtout les livres historiques de l’Ancien Testament.
Du côté scolaire, mes années d’avances ont changé beaucoup de choses. En effet, les gens ont tendance à considérer que les enfants précoces sont plutôt scientifiques et on m’a donc orienté vers cette direction. Tout au long du collège/lycée, sans être mauvais, je n’ai pas été spécialement brillant. Je me débrouillais correctement dans les matières scientifiques (mathématiques, physique-chimie, SVT). En revanche, mes années d’avances étaient un sérieux handicap pour les matières plus littéraires, qui nécessitaient d’écrire. Un reproche qui apparaissait souvent sur mon bulletin était celui d’être « trop lent à l’écriture ».
Enfin d’un point de vue spirituel, durant tout ce temps, j’ai toujours été croyant sans être personnellement engagé. Cela ne veut pas dire que j’étais indifférent, bien au contraire. J’ai toujours beaucoup aimé Dieu, Jésus et la Bible, mais mes convictions chrétiennes étaient essentiellement basées sur un héritage familial, que j’avais reçu passivement, mais que je ne m’étais pas encore réapproprié personnellement.
Deuxième partie : l’engagement personnel
Conversion ou appropriation ?
C’est dans la deuxième assemblée de frères qu’il faut situer ma véritable appropriation personnelle de la foi chrétienne. Faut-il parler d’une conversion ? Il est vrai que la tradition évangélique veut que chaque personne connaisse une « conversion personnelle », toutefois dans le cas d’enfants chrétiens, je ne suis pas sûr que ce concept soit toujours pertinent. Certes, je pourrais présenter mon parcours comme une conversion, néanmoins il me semble que ce ne serait pas être fidèle à l’expérience objective de mon cheminement. Plus qu’une conversion, je préfère donc parler d’une appropriation personnelle de la foi chrétienne. Cette appropriation s’est cependant faîte par étape.
Le baptême
La première étape a eu lieu en 2008, alors que je redoublais mon année de première ES (section « Economique et sociale ») (année scolaire 2007-2008).
Chaque début d’année, à l’occasion du 1er janvier, mon Eglise avait l’habitude de distribuer des petits versets pour servir de promesses durant l’année. En début d’année (janvier 2008), comme chaque année, j’ai donc reçu une petite promesse. Le verset était le suivant : « En vérité, en vérité, je vous le dis, ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera. Jusqu’à présent vous n’avez rien demandé en mon nom. Demandez, et vous recevrez, afin que votre joie soit parfaite. » Jean 16 :23-24.
Au début, comme toutes les autres années, je n’y ai pas vraiment prêté attention. Puis, un jour, lors d’un contrôle de Sciences Politiques, j’ai eu la pensée de le mettre en application. Cette matière était vraiment intéressante, mais la professeure notait de manière extrêmement dure. L’année précédente ma moyenne se situait autour de 6 ou 8 (en France, les notes sont données sur 20). Cette année, j’avais un peu plus que la moyenne mais rien de bien brillant. Par ailleurs, la moyenne de la classe se situait toujours aux alentours de 7 ou 8 (sur 20).
J’ai donc demandé à Dieu d’intervenir avant le début du contrôle, puis je me suis mis à rédiger mon contrôle, comme toutes les autre fois. Deux semaines plus tard, la professeure rend les copies. Comme d’habitude la moyenne de la classe se situait aux alentours de 7 ou 8. Les copies sont rendues quand soudainement la mienne arrive et là, que vois-je ? Un 19,5 (sur 20) ! Autant dire que ce contrôle frisait la perfection, ce qui était vraiment exceptionnel. Je fais immédiatement le lien entre la demande adressée à Dieu avant le contrôle et le résultat.
Quelques jours plus tard un autre contrôle se présente. Il s’agit cette fois d’une dissertation d’histoire sur la colonisation. J’ai toujours été intéressé par l’histoire, mais mes années d’avance, puisque malgré mon redoublement il m’en restait deux, étaient un sérieux handicap dans les matières littéraires qui nécessitaient une rédaction importante. Et quoi de plus littéraire qu’une dissertation d’histoire ? En dépit de mon intérêt pour la matière, mes notes de dissertation dépassaient difficilement la moyenne (10/20) et culminaient au maximum à 11 ou 12 et étaient la plupart du temps plutôt en dessous (8 ou 9, voire encore moins). Me souvenant du miracle encore « tout frais » qui venait de se produire en sciences politiques, je décidais de renouveler l’expérience et j’ai donc à nouveau demandé à Dieu d’intervenir. Quelques jours plus tard, au moment du rendu des copies, le résultat fût encore au rendez-vous puisque j’ai obtenu la note de 19/20. Ce qui était non seulement la meilleure de la note de la classe, mais aussi extrêmement rare pour une dissertation et, surtout, une grande première pour moi !
Ces deux miracles marquèrent un première tournant dans ma vie. Désormais je me confiais systématiquement en Dieu pour chaque contrôle. Cela provoqua un véritable changement dans mon parcours scolaire. Auparavant, je n’étais qu’un élève très moyen, mais depuis ce moment-là mes résultats progressèrent spectaculairement. Voyant Dieu agir dans ma vie, j’ai ensuite pris la décision de demander le baptême et j’ai finalement été baptisé le 6 juillet 2008.
L’année de Terminale
L’année scolaire suivante (2008/2009) fut décisive à de nombreux égards, puisque j’étais en Terminale (ES). Cette année marquait donc la fin du cycle secondaire et le passage dans le monde universitaire. Sans entrer dans les détails, cette année fut extrêmement difficile pour moi et je dirais que l’expérience que j’ai vécue est parfaitement illustrée par « l’écharde de Paul ».
« Et pour que je ne sois pas enflé d’orgueil, à cause de l’excellence de ces révélations, il m’a été mis une écharde dans la chair, un ange de Satan pour me souffleter et m’empêcher de m’enorgueillir. Trois fois j’ai prié le Seigneur de l’éloigner de moi, et il m’a dit : Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse. Je me glorifierai donc bien plus volontiers de mes faiblesses, afin que la puissance de Christ repose sur moi. C’est pourquoi je me plais dans les faiblesses, dans les outrages, dans les calamités, dans les persécutions, dans les détresses, pour Christ ; car, quand je suis faible, c’est alors que je suis fort. » 2 Corinthiens 12 : 7-10
C’est là un grand paradoxe, je voyais constamment Dieu intervenir et pourtant je désespérais. En effet, j’étais conscient que, si Dieu n’intervenait plus, j’étais perdu. J’ai passé mon baccalauréat dans des conditions extrêmement difficiles. A chaque épreuve, j’étais à la limite du malaise physique et j’ai finalement dû abandonner une des épreuves. En dépit de cela, j’ai quand même obtenu la mention « Assez Bien » avec notamment de très bonnes notes en histoire-géographie et en sciences économiques et sociales (17/20 dans ces deux disciplines).
Troisième partie : La formation universitaire (2009-2015)
La Licence d’histoire (2009-2012)
L’année scolaire suivante a été marquée par mon entrée à l’Université de Nanterre. J’avais postulé pour plusieurs écoles préparatoires littéraires, mais je n’avais pas été retenu. Je suis donc entré à l’Université de Nanterre pour faire une Licence d’histoire (trois ans d’études : L1, L2, L3) dans le but de devenir professeur d’Histoire-Géographie. Les difficultés de l’année de Terminale se sont poursuivies, ce qui a été à la fois très éprouvant et indispensable pour ma foi. En effet, en dépit de toutes les interventions divines que j’avais pu vivre, j’étais constamment harcelé par le doute et je savais que si Dieu n’existait pas, mes difficultés physiques l’emporteraient. Chaque fois, j’étais obligé de faire confiance à Dieu et à son soutien. Ces années ont définitivement ancré ma foi monothéiste, car je savais désormais qu’un Dieu personnel transcendant prenait soin de moi.
En revanche, cela m’a aussi amené à me poser la question : mais quel monothéisme ? L’islam et le judaïsme, que je ne connaissais pas réellement, me paraissaient alors les deux seules véritables alternatives au christianisme. Toutefois, ayant toujours prié au nom de Jésus, et ayant reçu des réponses à mes prières, je suis simplement resté chrétien.
Pourtant, en dépit de ces difficultés ces années furent plus brillantes que jamais. Mes résultats étaient excellents et en trois ans de licence, je n’ai eu qu’une seule note de contrôle en dessous de la moyenne. J’ai finalement terminé ma licence d’histoire avec la mention « Bien ».
Mais ces années ont aussi marqué un tournant dans ma vie spirituelle et professionnelle. C’est en effet en deuxième année de licence que j’ai découvert, dans les rayons de la Bibliothèque Universitaire, la Collection « Sources chrétiennes ». La lecture des auteurs anciens (Clément de Rome, Irénée de Lyon, Tertullien, Origène, Eusèbe de Césarée etc.) a progressivement changé ma vision du christianisme et j’ai commencé à m’intéresser aux autres confessions chrétiennes (catholicisme et orthodoxie) et à la recherche historique. Ces auteurs m’ont aussi permis de découvrir la Septante et m’ont fait réfléchir sur toutes sortes de sujets que je considérais comme évidents. J’ai définitivement abandonné l’idée de devenir professeur d’histoire-géographie pour me consacrer à la recherche en histoire, et plus spécifiquement en histoire du christianisme.
Le Master d’histoire ancienne (2012-2014)
Après ma Licence d’histoire, je me suis dirigé vers un master d’histoire ancienne. En France, le Master est un diplôme que l’on prépare en deux ans d’études (M1 et M2), après avoir obtenu une Licence. Je voulais au départ travailler sur la période hellénistique (3e-1er avant Jésus-Christ) mais l’enseignante qui s’occupait de cette période n’était pas du tout intéressée par l’histoire religieuse. Je me suis donc orienté vers un autre directeur qui travaillait sur l’Antiquité tardive (2e-6e siècle après Jésus-Christ).
Dans le cadre du Master de recherche, il faut rédiger un mémoire. C’est un travail de recherche d’environ 120 pages. Pour ma première année, le professeur m’a proposé d’étudier la diffusion des traductions chrétiennes dans l’Antiquité. Puis, lors de ma deuxième année, je me suis réorienté vers un autre sujet de mémoire et j’ai finalement travaillé sur l’interprétation de la Bible dans l’Antiquité tardive. Je l’ai soutenu en septembre 2014 et j’ai obtenu la mention « Très Bien ».
Ces deux années de master ont sans aucun doute été les plus formatrices, tant au niveau professionnel que spirituel. Mon thème de recherche m’a permis d’être continuellement en contact avec la littérature chrétienne des premiers siècles, ce qui a grandement contribué à ma réflexion spirituelle personnelle. C’est aussi durant cette période, constatant certains problèmes posés par le protestantisme évangélique tel que je le connaissais, que je me suis intéressé aux autres confessions chrétiennes, d’abord à l’orthodoxie puis au catholicisme.
Parallèlement à ma deuxième année de Master à l’Université de Nanterre, je me suis inscrit en première année de Master « Sciences des Religions et Société » à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes (EPHE-Sorbonne). Cette inscription est venue presque par hasard. Je travaillais beaucoup sur les Pères de l’Eglise et en lisant un article évangélique qui les citait, je me suis dit pourquoi ne pas essayer de faire un mémoire universitaire sur ce sujet. J’ai donc contacté un directeur de recherche de l’EPHE qui travaillait sur le protestantisme contemporain pour lui faire part de mon projet. Celui-ci a trouvé le sujet intéressant et a accepté d’être mon tuteur. Avant de parler de cela, j’aimerais cependant revenir sur un autre évènement. En effet, cette inscription à l’EPHE n’aurait jamais eu lieu sans cet évènement, que je considère comme miraculeux.
Le CAPES et le rail cassé
A la fin de ma première année de Master, mon directeur de recherche m’avait demandé de m’inscrire au concours du CAPES. En France, le CAPES est le concours que l’on doit passer si l’on veut être professeur. Même si ce n’était plus mon but professionnel, il est toujours utile de l’avoir. Cependant, il faut savoir que pour le valider, il est nécessaire d’effectuer un stage d’un an en tant qu’enseignant dans un collège ou un lycée. Le concours lui-même se déroule sur deux jours avec deux épreuves : une dissertation d’histoire et une dissertation de géographie.
Je n’avais pas spécialement préparé le concours, je me suis toutefois présenté le jour de la première épreuve et la dissertation d’histoire s’est plutôt bien passée. J’étais assez optimiste pour la suite. Le jour de la deuxième épreuve, je me suis donc dirigé tôt le matin vers la gare, et là, fait exceptionnel, on annonce un rail cassé à la gare de Châtelet-les-Halles.
Il y a souvent des problèmes et des retards sur la ligne de train (RER A) que j’utilise. Toutefois, en quatre ans d’usage quotidien, je n’avais jamais vu une seule fois un problème de rail cassé. Cet accident exceptionnel bloquait complètement la circulation. Le seul jour où je ne pouvais pas être en retard, je l’étais. N’ayant pas pu arriver à temps pour le début de l’épreuve, j’ai donc été exclu du concours.
J’aurais pu être très désespéré ou en colère, mais je me souviens avoir immédiatement pensé que si les choses s’étaient déroulées ainsi, c’est qu’elles devaient se dérouler ainsi et que Dieu avait tout simplement bloqué un chemin que je ne devais pas prendre. Même si sur le moment je ne comprenais pas forcément le « pourquoi de la chose», je savais qu’Il dirigeait tout parfaitement.
Avec un peu de recul, j’ai finalement compris le « pourquoi de la chose ». En effet, en recevant les résultats, j’ai appris que j’avais eu une note d’histoire suffisante pour être qualifié au concours et j’aurais probablement été admissible après l’épreuve de géographie. Si j’avais été admissible j’aurais donc dû l’année suivante effectuer un stage en collège comme professeur. Ce stage était un tiers-temps payé comme un mi-temps. C’était donc une opportunité tout à fait intéressante qui m’aurait permis de terminer mon Master d’histoire ancienne tout en ayant déjà une première expérience professionnelle. Seulement, si j’avais fait cela, je n’aurais jamais pu effectuer mon second Master à l’EPHE. C’est donc parce que j’ai raté ce concours, que j’ai pu commencer (et terminer !) un second Master à l’Ecole Pratique.
Le Master de sciences des religions (2013-2015)
J’ai donc débuté mon second Master en 2013, alors que j’effectuais parallèlement ma deuxième année de Master à Nanterre. Cette année universitaire 2013-2014 a donc été extrêmement dense, mais passionnante.
Durant cette première année de Master à l’Ecole Pratique, j’ai suivi des cours d’introduction aux différentes sciences religieuses, c’est-à-dire aux sciences humaines et sociales appliquées aux religions : anthropologie des religions, sociologie des religions, philosophie de la religion et bien sûr histoire des religions.
Lors de ma seconde année, j’ai pu ensuite me spécialiser en choisissant de suivre les séminaires (c’est le nom donné aux cours) qui m’intéressaient. Nous avions un séminaire obligatoire, celui de notre directeur de recherche, puis nous pouvions compléter notre emploi du temps avec les séminaires que nous voulions (en accord avec notre directeur). J’ai donc eu l’occasion d’étudier les religions qui m’intéressaient, en particulier l’islam.
Cette découverte de l’Ecole Pratique a été très importante pour moi, puisqu’après une première phase préparatoire à l’Université de Nanterre, c’est au sein de cette Ecole que j’ai pu véritablement m’initier à l’étude universitaire des religions.
Après ce master, que j’ai aussi validé avec la mention « Très Bien », j’ai effectué une année de service civique (2015-2016) durant laquelle j’ai pu continuer à suivre des cours à l’EPHE. Depuis la rentrée 2016, j’ai entamé un doctorat et je présente mon sujet de thèse dans un autre article.
Conclusion
Le doctorat marque le début d’une autre étape dans la vie universitaire. Je m’arrête donc ici. Dans les prochains articles, je reviendrai sur mes choix spirituels en expliquant, pourquoi je crois en Dieu, pourquoi je suis chrétien et pourquoi je suis protestant.