Je n’ai pas l’habitude de réagir à l’actualité, toutefois il me semble que le sujet soulevé croise plusieurs séries en cours, je me permets donc un petit commentaire.
Un projet de loi sur le consentement sexuel est en train d’être débattu en France. Or, j’ai pu constater sur les réseaux sociaux que beaucoup de chrétiens véhiculaient une vision biaisée de ce projet de loi, prétendant que celui-ci « abaisserait » la majorité sexuelle, fixée actuellement en France à 15 ans, et « légaliserait donc la pédophilie ».
En réalité, il n’en est rien. Cette loi ne remet pas en cause la majorité sexuelle, mais supprime une circonstance atténuante liée au consentement. Je m’explique.
Réalité du projet de loi
Actuellement, en France, un rapport sexuel entre un majeur (plus de 18 ans) et un mineur sexuel (moins de 15 ans) est interdit par la loi. Cependant, il y a une différence entre un rapport consenti et un rapport non-consenti
- Si le rapport est non-consenti, celui-ci est jugé comme un viol, qui est en droit français un crime.
- Si le rapport est consenti, celui-ci est seulement jugé comme une « atteinte sexuelle sur mineur », ce qui n’est pas un crime mais un délit (peine beaucoup moins forte)
Le projet de loi ne remet pas en cause l’interdiction des rapports sexuels entre un majeur (plus de 18 ans) et un mineur sexuel (moins de 15 ans), mais il supprime la possibilité d’invoquer le « consentement » comme circonstance atténuante si le mineur a moins de 13 ans.
Pour dire les choses autrement, dorénavant, si le projet de loi est voté, un rapport sexuel avec un mineur de moins de 13 ans sera systématiquement considéré comme un viol.
Loin de la légaliser, ce projet de loi constitue donc au contraire un durcissement de la législation contre la pédophilie.