Ce matin, j’ai eu l’occasion d’assister à la première partie d’une journée d’études sur les neurosciences et la liberté humaine. Même si je n’avais pas prévu d’en parler tout de suite, je me suis dit que c’était une bonne occasion de partager avec vous quelques réflexions personnelles sur ce sujet.
Je précise cependant, que je n’aborderai dans cet article qu’un aspect minime du problème, envisagé par ailleurs uniquement sous l’angle théologique.
La liberté
La première question à se poser est qu’est-ce que la liberté ? Souvent, on définit la liberté comme le pouvoir de faire ce que l’on a envie de faire. Mais notre « envie » est-elle vraiment libre ? D’un point de vue chrétien, la volonté de l’homme est naturellement esclave du péché. Nous ne pouvons donc pas dire que nous sommes libres.
En réalité, je pense qu’il faut distinguer deux choses : la volonté et l’action. Les petits schémas valant parfois mieux que les longs discours, je vous propose pour commencer un tableau que je commenterai.
Le libre-arbitre humain
La création
Lorsque l’homme a été créé, il était dans un état d’innocence. Il avait la possibilité de faire le bien ou le mal, c’est-à-dire d’obéir ou de désobéir à Dieu, mais il n’avait pas la capacité de vouloir le bien et le mal, car il lui manquait la connaissance. Il devait simplement faire confiance à Dieu, Lui obéir.
L’homme n’a donc pas été créé « parfait », mais avec la capacité d’atteindre cette perfection. Seulement pour accéder à cette « stature parfaite » dont nous parle l’Apôtre Paul (Ephésiens 4 : 13), il devait être éduqué par Dieu. C’est au terme de ce processus éducatif qu’il aurait été semblable à Dieu et qu’il aurait pu rentrer en pleine possession de son héritage. A ce stade là, tout en ayant la capacité de faire le bien ou le mal, il aurait eu, comme Dieu, plus que la volonté du bien.
La chute
Cependant, avant que cette éducation n’atteigne son but, l’homme prit une autre voie en écoutant une autre voix, celle du serpent. En goûtant au fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, l’homme accéda à la faculté de choisir entre le bien et le mal, mais cela se fit au prix de la désobéissance à Dieu. C’est la chute.
Après cette chute, l’homme a donc en apparence gagné une liberté de choix puisqu’il peut désormais vouloir le bien ou le mal. Mais cette liberté est une fausse liberté car elle l’a rendu esclave du péché. C’est ce qu’exprime l’apôtre Paul quand il dit :
« Car je ne sais pas ce que je fais: je ne fais point ce que je veux, et je fais ce que je hais. Or, si je fais ce que je ne veux pas, je reconnais par là que la loi est bonne. Et maintenant ce n’est plus moi qui le fais, mais c’est le péché qui habite en moi. Ce qui est bon, je le sais, n’habite pas en moi, c’est-à-dire dans ma chair: j’ai la volonté, mais non le pouvoir de faire le bien. Car je ne fais pas le bien que je veux, et je fais le mal que je ne veux pas Et si je fais ce que je ne veux pas, ce n’est plus moi qui le fais, c’est le péché qui habite en moi. Je trouve donc en moi cette loi: quand je veux faire le bien, le mal est attaché à moi. » Romains 7 : 15-21.
Cette incapacité de faire le bien a très vite entrainé l’humanité vers les pires horreurs, comme on peut le constater dès les premiers chapitres de la Genèse.
Tout le travail de Dieu a donc consisté à ramener l’homme vers Lui et à le délivrer de cet esclavage du péché, pour ensuite pouvoir reprendre son éducation et l’amener au statut initialement prévu par lui.
L’Ancienne Alliance
Le péché était tel, que la faculté même de distinguer le mal et le bien fut brouillée (d’où la parenthèse dans le tableau). C’est pour cela qu’il était nécessaire, avant d’apporter le remède, que Dieu conduise l’homme à prendre pleinement conscience de son péché. C’est l’œuvre de la Loi.
La venue de Jésus
La Loi ayant révélé le péché de l’homme, Dieu peut alors apporter le remède : Jésus. Lors de sa venue sur Terre, Jésus prit une chair semblable à la nôtre. Cela veut dire qu’il n’était pas dans la même situation qu’Adam avant la chute, car il avait la possibilité de vouloir le bien et le mal, mais il n’était pas non plus dans la même situation que tous les autres êtres humains, car en étant exempt du péché, il avait aussi la possibilité de faire le bien et le mal, contrairement aux autres hommes qui depuis la chute ne pouvaient incliner que vers le mal.
Sa mission fut parfaitement réussie, car tout en ayant la possibilité de péché, il ne pécha point et fut donc vainqueur du péché. Par cette victoire, il a ouvert une nouvelle voie à l’humanité et, désormais, tous ceux qui acceptent d’être au bénéfice de son œuvre, deviennent à leur tour enfant de Dieu.
« Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ. En effet, la loi de l’esprit de vie en Jésus-Christ m’a affranchi de la loi du péché et de la mort. Car chose impossible à la loi, parce que la chair la rendait sans force, -Dieu a condamné le péché dans la chair, en envoyant, à cause du péché, son propre Fils dans une chair semblable à celle du péché, et cela afin que la justice de la loi fût accomplie en nous, qui marchons, non selon la chair, mais selon l’esprit. » Romains 8 :1-4.
La stature parfaite
Toutefois, ce statut n’est que provisoire et nous sommes appelés à grandir en maturité afin d’être toujours plus conforme à Dieu Lui-même. La croix n’est donc pas une finalité, mais un nouveau point de départ.
« J’ai été crucifié avec Christ; et si je vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu » Galates 2 : 20.
Cela sera pleinement réalisé lorsque, tout en ayant la possibilité d’action de péché, nous n’en n’aurons plus la volonté. C’est la situation parfaite dans laquelle se trouve Dieu et c’est ce qui correspond réellement à la pleine liberté. Etant Tout-Puissant, Il a la possibilité matérielle de faire le bien et le mal, mais étant aussi Amour parfait, il ne peut vouloir que le bien. Le bien s’identifiant d’ailleurs à sa volonté.
« L’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers: héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ, si toutefois nous souffrons avec lui, afin d’être glorifiés avec lui. J’estime que les souffrances du temps présent ne sauraient être comparées à la gloire à venir qui sera révélée pour nous. Aussi la création attend-elle avec un ardent désir la révélation des fils de Dieu. » Romains 8 : 16-19.
Conclusion
En conclusion, je dirais que la véritable liberté ne consiste pas à pouvoir faire ce que l’on veut, car c’est là une illusion de liberté qui masque l’esclavage du péché, mais à être parfaitement conforme à Dieu, qui est l’Être libre par excellence, d’où ces quelques mots de Jean qui me serviront de conclusion :
« Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n’a pas encore été manifesté; mais nous savons que, lorsque cela sera manifesté, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’Il est. » 1 Jean 3 : 2.
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